Incendie au Belgo : Dominique Pétrin et Kent Monkman

Au milieu de la profusion d’expos d’intérêt proposées au Belgo depuis la rentrée, certains artistes comme Kent Monkman et Dominique Pétrin, chacun dans leur genre, ont le don de mettre le feu…

Pour le vernissage de Dominique Pétrin, chez ARPRIM, on a servi du popcorn et de la téquila. Bravo, car ce choix ne pouvait pas être plus en phase avec l’oeuvre!

C’est strident, alcoolisé, pétulant, acidulé. On se laisse porter par cet environnement hallucinogène et en même temps, on peut aussi se délecter à débusquer les clins d’oeils et références, volontaires ou plongeant dans l’inconscient. Pop-art, op-art, Keith Haring, Jean-Paul Goude, Liberace, le groupe Totem ou encore, certains films de David Lynch… Ah, heureuses eighties où tout était plus frais et coloré!

Artiste multidisciplinaire, ex-membre des Georges Leningrad, (donc précurseure des Pussy Riots?), prolifique, Dominique Pétrin installe aussi généreusement ses papiers peints à travers la ville, au gré d’installations éphémères (roulotte Dare-dare au métro Saint-Laurent par exemple).

L’installation d’ARPRIM est une belle vitrine, pour une artiste qui monte et renvoie dans les cordes le conformisme et la morosité.

Pendant ce temps, au 2ème étage du Belgo, un poids lourd poursuit sa route. Kent Monkman, à la galerie Pierre-François Ouellette.

Si vous avez déjà contemplé ses toiles dans les collections permanentes et vu son installation vidéo-chorégraphique l’année dernière, au Musée des beaux arts de Montréal, vous connaissez le personnage et son propos artistique. Dans un étonnant mélange de violence et de raffinement, dans la forme commme dans la narration, il s’emploie à reconstruire le récit de la conquête du Nouveau monde, à revenir sur les traces du rêve américain dans ses fondements amérindiens et colonisateurs. D’origine Crie, Monkman ne s’est jamais enfermé dans l’ethnicité mais il revisite les mythes fondateurs du choc indien/américain et l’imagerie qui l’accompagne, sans s’interdire aucun medium, ni aucune voie allusive (sur l’histoire de l’art, les genres, la politique, les paysages, l’amitié, l’attirance)…

En peinture comme en vidéo (ce dernier medium a notre préférence car on dirait que c’est celui où il est le plus à l’aise), Monkman a quelque chose à nous raconter, oeuvre après oeuvre il colle à son sujet, tout en affinant son style et son propos, avec ce je-ne-sais-quoi de folie et d’oxygène en plus, qui font toute la différence. À ne pas rater.

Bien sûr, le Belgo et ses austères couloirs recèle aussi d’autres bijoux : nous y reviendrons bientôt!

Dominique Pétrin, Gala – ARPRIM – jusqu’au 20 octobre 2012.

Kent Monkman, Miss America, galerie Pierre-François Ouelette art contemporain, jusqu’au 22 septembre 2012.

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2 commentaires pour Incendie au Belgo : Dominique Pétrin et Kent Monkman

  1. Geneviève dit :

    Petite coquille dans ARPRIM – Il n’y a pas de « T » 😉
    Voir aussi « PALAZZO II » au coin de St-Laurent et Ontario :

    http://www.dare-dare.org/fr/evenements/dominique-petrin-palazzo-ii

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